On parle beaucoup en ce moment de la mort ou du dĂ©clin programmĂ© de l’email, surtout en entreprise.
On en parle dans la presse, sur les blogs, et aussi autour de la machine Ă cafĂ© : « Mais il y en a marre de ces mails, on en reçoit trop. Il faut passer Ă autre chose ».
En fait, ce n’est pas une mort programmĂ©e, c’est une vĂ©ritable tentative d’assassinat !
Mais qui veut la peau de l’email ? Et surtout pourquoi ?
J’ai du mal Ă comprendre en quoi l’email est un outil dangereux, qu’il faudrait absolument Ă©radiquer.
Est-ce un phĂ©nomĂšne de mode, ou bien cela correspond t’il vraiment Ă une conviction que l’email est nocif ?
La raison souvent invoquée est la baisse de productivité qui accompagne la lecture de nos mails.
La solution serait dans les rĂ©seaux sociaux d’entreprise (RSE).
Mais consulter un flux d’informations sur un RSEÂ est-il vraiment plus rapide que consulter sa fil d’emails ?
Pas sûr du tout.
D’autant plus que si la plupart des personnes dans les entreprises maĂźtrisent les pratiques et codes de l’email, elles sont peu encore Ă maĂźtriser les pratiques et codes des RSE, ce qui peut ĂȘtre un facteur de baisse de productivitĂ©, surtout dans la phase d’apprentissage de l’outil.
Qui ne s’est pas posĂ© la question sur un RSE : « Est-ce que j’ai bien envoyĂ© le message Ă mon collĂšgue, ou bien Ă toute la communautĂ© ? »
Par ailleurs, l’outil sans doute le plus efficace d’un RSE, qui permet d’alerter les membres d’une communautĂ© d’un nouveau contenu, de les faire revenir sur la communautĂ© est…la notification mail.
Cf mon article Ă ce sujet.
Certes, un RSE fournit d’autres applications plus riches que l’email.
Mais comme le dit Bertrand Duperrin dans un -tout rĂ©cent- post, « ça nâest pas en supprimant lâoutil email quâon diminuera la masse dâinformation Ă traiter. »
Les réseaux sociaux classiques (facebook) ou les RSE sont de formidables outils de communication. Il est plus facile, plus rapide de communiquer avec ses collÚgues ou amis.
Mais justement le problÚme ne réside t-il pas ici ?
En utilisant des outils qui facilitent notre communication, les messages sont forcément de plus en plus nombreux.
N’y a t’il pas un paradoxe Ă vouloir Ă la fois faciliter, optimiser nos moyens de communication et Ă la fois vouloir rĂ©duire le nombre de nos Ă©changes ?
Les rĂ©seaux sociaux personnels et professionnels, tels qu’ils sont conçus actuellement, permettent de communiquer plus.
Mais permettent-ils véritablement de mieux communiquer ?
L’enjeu n’est pas tant de rĂ©duire le nombre de messages, mais de donner Ă chacun la capacitĂ© de pouvoir mieux les gĂ©rer…
L’outil en lui mĂȘme est rarement un problĂšme.
C’est plutĂŽt l’usage qui en est fait qui pose problĂšme car aprĂšs l’apport indĂ©niable du dĂ©part, il finit par freiner l’efficacitĂ©.
Je ne suis pas certain effectivement que les solutions actuellement disponibles, aussi nombreuses soient-elles (chat, microblogging, RSE, partage documentaire…) permettent de changer ces usages pour nous rendre plus efficaces dans la collaboration…
En effet elles ont toutes Ă©tĂ© conçues pour une trĂšs bonne raison au dĂ©part, pour complĂ©ter l’existant.
Mais nous arrivons Ă un point de rupture oĂč il va falloir permettre de faire beaucoup mieux et pas juste un peu mieux, penser usage dans la conception des nouvelles solutions Ă mettre sur le marchĂ© pour remplacer progressivement l’enchevĂȘtrement de technologies actuel…
Bonjour Christophe,
Merci de ton commentaire,
En effet, les nouveaux outils actuellement se superposent aux existants, ce qui pose un problĂšme car si nous avons plus d’outils et plus d’informations, nous avons toujours que 24h dans un jour.
« Technologiy changes, humans don’t ».
L’enjeu est dans l’usage, et donc dans l’accompagnement au changement et dans la formation. Mais je pense aussi que l’outil est parfois un problĂšme, s’il est mal conçu.
Au plaisir d’Ă©changer,
Sylvain