Le web est mort – longue vie Ă l’internet !
Le magazine amĂ©ricain Wired titrait dans son Ă©dition de septembre 2010 : « the web is dead – Long life to internet ».
Pour rĂ©sumer l’article :
Le web (qui n’est qu’une application de l’internet parmi d’autres comme le mail, la messagerie instantanĂ©e,…) est de plus en plus menacĂ© par les applications et plateformes semi-fermĂ©es.
La tendance lourde est l’utilisation croissante des applications natives sur les mobiles (IPhone, IPad), des plateformes semi-fermĂ©es (facebook, mĂ©dias sociaux,…) et des flux RSS.
Wired appuie cette dĂ©monstration sur un graphique en guise d’introduction.
Bref, selon Wired, nous vivons les derniers moments de l’internet libre et gratuit qu’Ă©tait le web.
Oui mais…
Le graphique utilisĂ© par Wired pour appuyer sa dĂ©monstration est un peu « lĂ©ger » :
Comme l’observe TechCrunch sur son blog, la partie vidĂ©o, qui augmente au fil des ans autant que le web dĂ©cline, comprend en majeure partie la vidĂ©o sur les plateformes de partage…web (youtube, dailymotion,…).
On peut Ă©galement ajouter que les plateformes semi-fermĂ©es comme facebook sont tout de mĂȘme majoritairement utilisĂ©es par un navigateur…web.
Enfin, on peut se demander quelle est l’unitĂ© de mesure du « trafic internet ». Est-ce le temps passĂ© par les utilisateurs ou le dĂ©bit ?
S’il s’agit du dĂ©bit dans ce graphique, et je pense qu’il s’agit de ça, le graphique perd un peu de son sens car la vidĂ©o utilise forcĂ©ment beaucoup plus de bande passante que du texte en html.
Prendre en compte le temps passé par utilisateurs serait à mon avis une unité plus appropriée.
Bref, au vu de ces Ă©lĂ©ments, le web n’est donc pas si moribond !
Longue vie au web !
L’Ă©tat des lieux est donc rassurant pour le web ; mais quelle sera l’Ă©volution dans les 10 annĂ©es Ă venir ?
Le graphique de Wired s’arrĂȘte en 2010, mais le magazine prĂ©dit que l’avĂšnement des applications natives liĂ©es aux mobiles « viendra Ă bout » du web.
Ici encore, on peut s’interroger :
Le principal danger du web serait donc les terminaux et applications natives, essentiellement sur les mobiles. Autrement dit les iphones et les ipads, autrement dit…Apple.
Certes, il est vrai que le nombre croissant d’applications natives sur ces types de terminaux fait que l’on utilisera de moins en moins le navigateur web sur ces appareils.
Et beaucoup d’Ă©tudes montrent que l’internet mobile dĂ©passera tĂŽt ou tard « l’internet fixe ».
Mais il y a une chose qui est difficile Ă estimer, c’est la capacitĂ© des utilisateurs Ă utiliser et Ă jongler avec un grand nombre d’applications sur les smartphones.
Aujourd’hui le marchĂ© des applications est en plein dĂ©veloppement et trĂšs loin de la maturitĂ©.
Mais imaginons que chaque entreprise, organisation, association, commerce propose autant de services et d’informations sur son site web que sur son application mobile. Peut-ĂȘtre cela arrivera un jour, si Wired dit vrai.
Est-ce que les utilisateurs arriveront Ă utiliser et Ă jongler avec autant d’applications aussi facilement qu’aujourd’hui ou l’on passe d’un site web Ă un autre grĂące aux liens hypertextes et aux performances des navigateurs (navigations par onglets) ?
Rien n’est moins sĂ»r. En effet :
– les applications sont souvent trĂšs fermĂ©es et ne communiquent pas entre elles ou avec le web
– ouvrir plusieurs applications en mĂȘme temps utilise beaucoup de ressources sur un smartphone (et donc beaucoup de batterie). Et ce mĂȘme avec le multi-tĂąches.
– ouvrir une application demande du temps (beaucoup plus qu’un site web)
– jongler entre plusieurs sites web est trĂšs facile sur un navigateur moderne (avec les onglets), plus difficille sur un smartphone.
Le web n’est donc pas encore mort. Long life to web !
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